Saint Andelain, terre d’élection du Pouilly-Fumé

Le vignoble de Pouilly, une histoire plus que millénaire

On trouve mention du vignoble de Pouilly-sur-Loire, sous le nom de « Pauliacum », dès le Ve siècle. Il appartient à l’évêque Germain, futur « saint Germain l’Auxerrois ».
 En 865, le vignoble est mis à sac par les Normands. Il se reconstitue peu à peu avec l’instauration de la féodalité et en 1095 Humbault-le-Blanc le vend au prieuré de La Charité. Les Bénédictins vont donner au vignoble un nouvel essor.
 Au XVe siècle, les vins de Pouilly gagnent en notoriéte et leur diffusion est facilitée grâce à la Loire. On les trouve à la table de Louis XI et jusqu’en Flandre.
 Au XVIe siècle, l’ouverture du canal de Briare permet de joindre la Loire à la Seine via le Loing et offre un nouvel accès vers le marché parisien. Les ventes s’en trouvent fortement stimulées.
 Au début du XIXe siècle, les surfaces plantées augmentent sensiblement. L’arrivée des amendements fait que le volume de vin mis sur le marché va plus que doubler en quelques décennies. Cependant, la disparition de la batellerie entraîne des difficultés de commercialisation. L’arrivée du chemin de fer va profondément modifier l’orientation du vignoble qui se tourne vers la culture du chasselas afin d’approvisionner Paris en raisin de table. En 1862, 360 tonnes y sont acheminées, en 1865, 3000 tonnes…
 À partir de 1890, c’est la catastrophe. Le phylloxéra détruit peu à peu la totalité du vignoble. Il est reconstitué à partir de plants greffés sur bois américain par de petites exploitations familiales.
 En 1923, le vignoble bénéficie d’une appellation d’origine simple.
 En 1937, c’est la consécration avec deux Appellations d’Origine Contrôlée : « Pouilly-sur-Loire » issu du chasselas et « Blanc-Fumé de Pouilly » ou « Pouilly-Fumé » issus du sauvignon. • À partir des années 1960, le vignoble n’a de cesse de se moderniser afin d’élaborer des crus toujours plus qualitatifs, reconnus dans le monde entier.

Dès le Ve siècle, on en trouve mention sous le nom de « Pauliacum », dans les biens personnels de l’évêque Germain, futur « saint Germain l’Auxerrois ». Domaine épiscopal jusqu’en 680, il est cédé par Vigile à des suzerains locaux, sa vente venant contribuer au financement de l’édification de l’abbaye Notre-Dame d’Auxerre.

Mis à sac par les Normands en 865, le vignoble se reconstitue avec l’instauration de la féodalité, dont les usages perdurèrent localement, le Nivernais ayant la singularité de ne pas avoir été rattaché à la couronne. Désirant aller guerroyer en terre sainte, Humbault-le-Blanc vend en 1095 au prieuré de La Charité le fief de Pouilly pour 3100 sous. Fondée quarante années plus tôt, l’abbaye bénédictine « fille aînée de Cluny » va donner un nouvel essor au vignoble. Les communautés monastiques sont alors les plus à même d’améliorer la culture de la vigne, d’en supporter le coût et de fournir de nouveaux débouchés pour le vin.

La Loire joue, déjà à cette époque, un rôle essentiel dans la diffusion, toujours plus lointaine, des crus de Pouilly grâce aux puissantes compagnies de bateliers. Louis XI, berruyer de naissance, se fait spécialement envoyer du vin de Pouilly en son château de Plessis-lès-Tours. Toujours au XVe siècle, la renommée des vins de Pouilly gagne la Flandre, alors fief des comtes de Nevers.

Au siècle suivant, l’ouverture de canal de Briare, qui permet de joindre la Loire à la Seine via le Loing, offre un nouvel accès vers le marché parisien. Les ventes s’en trouvent fortement stimulées, notamment suite à l’installation locale de « commissaires pour l’achat des vins destinés à la provision de Paris ». Les fûts rejoignent également Rouen, porte d’entrée du marché anglais. Cette embellie profite en premier lieu aux grands propriétaires fonciers de l’ancien régime, clergé et noblesse, toutefois, une société paysanne vigneronne se développe peu à peu.

Après une récolte 1788 catastrophique, survient la Révolution française. La redistribution des terres qui s’ensuivra n’aura pas les effets escomptés, nombre des nouveaux détenteurs de vignes n’ayant pas les moyens de les exploiter. La renommée et la valeur des vins de Pouilly ne s’en trouvent pas affectées. En 1793, un poinçon de Pouilly (223 litres) se négocie 134 livres, un tiers au-dessus des meilleurs autres vins de la région.

Au début de XIXe siècle, les surfaces plantées augmentent sensiblement. De plus, l’arrivée des amendements fait que le volume de vin mis sur le marché va plus que doubler en quelques décennies. Des difficultés dans la commercialisation apparaissent. D’autant que l’arrivée sur la Loire des bateaux à vapeur, en 1843, va peu à peu condamner la batellerie traditionnelle à une quasi-disparition, privant ainsi le vignoble de son meilleur outil d’acheminement.

La perspective de l’arrivée du chemin de fer va alors profondément modifier l’orientation du vignoble. Paris manque de raisin de table et les mandataires des Halles recherchent un vignoble proche qui pourrait aider à l’approvisionnement de la capitale en chasselas « Doré de Fontainebleau ». Après plusieurs années d’anticipation, 360 tonnes de raisin quittent les gares de Mesves, Pouilly et Tracy en 1862 par un train spécial quotidien. Ce sera 3000 tonnes en 1865 et quelques décennies d’une formidable expansion. À partir de 1890, c’est la catastrophe. Le phylloxéra détruit peu à peu la totalité du vignoble. Il faut alors tout reconstituer à partir de plants greffés sur bois américain. La replantation se fait essentiellement à partir de petites exploitations familiales qui se consacrent de nouveau à la vinification.

Une appellation d’origine simple en 1923, puis deux Appellations d’Origine Contrôlée en 1937 reconnaissent la qualité des crus locaux : « Pouilly-sur-Loire » issu du chasselas et « Blanc-Fumé de Pouilly » ou« Pouilly-Fumé » issus du sauvignon. À partir des années 1960, le vignoble entreprend une longue évolution tant dans les méthodes culturales que dans les chais, pour l’élaboration toujours plus qualitative de crus qui voient leur notoriété s’affirmer dans le monde entier.

Saint-Andelain, où le silex est roi…

Le vignoble de Saint-Andelain fut le plus prompt à se reconstituer après la terrible crise phylloxérique de la fin du XIXe siècle. Ce nouveau départ eut pour base l’opiniâtreté de nombreuses petites exploitations familiales qui, après s’être tournées momentanément vers d’autres productions, vont retrouver parcelle après parcelle, la culture de la vigne comme activité principale.

Saint-Andelain demeure à ce jour, la commune la plus plantée de l’aire d’Appellation d’Origine Contrôlée : Pouilly-Fumé et Pouilly sur Loire.

Le terroir de Saint-Andelain se compose principalement de marnes à petites huîtres (kimméridgien) et d’argile à silex (crétacé). Ce dernier terroir, principalement présent sur les hauts de la « butte » andeléenne, propose des vins de grande typicité.

Patrick Coulbois – Tous droits réservés


Saint-Andelain, où le silex est roi…

Le vignoble de Saint-Andelain fut le plus prompt à se reconstituer après la terrible crise phylloxérique de la fin du XIXe siècle. Ce nouveau départ eut pour base l’opiniâtreté de nombreuses petites exploitations familiales qui, après s’être tournées momentanément vers d’autres productions, vont retrouver parcelle après parcelle, la culture de la vigne comme activité principale.

Saint-Andelain demeure à ce jour, la commune la plus plantée de l’aire d’Appellation d’Origine Contrôlée : Pouilly-Fumé et Pouilly sur Loire.

Le terroir de Saint-Andelain se compose principalement de marnes à petites huîtres (kimméridgien) et d’argile à silex (crétacé). Ce dernier terroir, principalement présent sur les hauts de la « butte » andeléenne, propose des vins de grande typicité.

Patrick Coulbois – Tous droits réservés