Saint-Vincent le saint patron des vignerons
Chaque année, le 22 janvier, les vignerons de France et de Navarre fêtent leur saint patron : saint Vincent. Les vignerons de Saint-Andelain ne dérogent pas à la règle et cette date est pour eux un moment important de l’année.
Tout commence la veille au soir, par la restitution de la statue de saint Vincent par son précédent détenteur. Le lendemain, 22 janvier, une messe est donnée en l’honneur de saint Vincent et organisée par la Confrérie de Saint-Vincent de Saint-Andelain. Les vignerons vont en cortège derrière la statue de leur protecteur lui offrir le pain et le vin dans l’église de Saint-Andelain. Cinq
« crougnons » se partagent cette charge honorifique. Ils sont reconnaissables à leur « berdinette » (collerette noire brodée aux insignes de la Confrérie, avec une capuche, qui se porte par dessus les manteaux). En tête, le vigneron qui porte la statue de saint Vincent et qui la conservera durant un an. Les autres « crougnons » portent le pain (grande galette appelée aussi « crougnon ») et le vin qui seront bénis lors de la cérémonie. L’année suivante, l’heureux détenteur de la statue aura la charge d’offrir à son successeur la galette et de lui remettre la statue de saint Vincent… et ainsi de suite. À l’issue de la célébration, tout le monde se retrouve pour fêter dignement l’évènement en dégustant des galettes et en trinquant autour d’un verre… de Pouilly-Fumé. Les festivités ne font que commencer. Le chai du vigneron à qui l’on a remis le saint Vincent accueillera, le lendemain collègues et amis, clôturant ainsi la fête de l’année.
L’origine du mot « crougnon »
Le « crougnon » est une spécificité de Saint-Andelain. Il désigne, en patois local, un morceau de pain. On le retrouve sur l’insigne de la Confrérie de Saint Vincent de Saint-Andelain sous la forme d’une petite couronne de pain attachée à une cordelette que chacun des membres portait autour de son cou. N’oublions pas que, aux débuts, la Confrérie était une société d’entraide pour les vignerons en difficultés.
Saint Vincent : vin-sang
Contrairement à la plupart des statues de Saint-Vincent qui sont en bois, celle de la confrérie de Saint-Andelain a la particularité d’être en faïence de Nevers. Elle est l’œuvre de l’artiste Jean-Marie Bignolas qui l’a sculptée et cuite dans les fours de la Faïencerie Montagnon de Nevers. Saint Vincent était diacre à Saragosse (Espagne) au IVe siècle. La légende veut qu’il aurait été torturé sur une roue de pressoir ou qu’il aurait supporté stoïquement son supplice parce qu’il avait bu du vin avant cela. Ce serait pour ces raisons qu’il serait devenu le saint protecteur des vignerons. Mais la raison est peut-être plus liturgique et associée au nom même de Vincent : vin pour le fruit de la vigne et cent pour le sang, illustrant en cela la symbolique de l’eucharistie.