L’édifice actuel a été érigé au XIXe siècle, sur l’emplacement de la précédente église déjà vouée à saint Léger. Une église de taille beaucoup plus modeste pour une population d’un millier d’habitants, et qui menaçait ruine. Après deux projets non aboutis, le choeur et le transept, tels qu’on peut les voir aujourd’hui, sont construits en 1865 et 1866. La nef de l’église précédente est conservée après consolidation, avec la particularité de devoir monter cinq marches pour accéder au transept. le clocher fut construit 20 ans après la nef.
La suite de la construction est directement liée aux évènements confessionnels qui ont agité la « butte » de Saint-Andelain les années suivantes. L’installation d’une congrégation d’oblats dans le couvent construit près de l’église par la famille Lafond (château du Nozet), et le départ de fait du curé de la paroisse va provoquer la colère des habitants et la construction d’un temple protestant au milieu du bourg en 1870.
Peu à peu la religion catholique va revenir localement en grâce, après notamment l’épidémie de variole, épidémie où les oblats, anciens missionnaires dans le nord canadien, vont se montrer des soignants efficaces pour les habitants de Saint-Andelain et alentour. En action de grâce, et selon un voeu de la comtesse Lafond, la paroisse décide de construire l’absidiole dédiée à Marie et représentant l’apparition de la Salette. L’inauguration de la chapelle a lieu le 22 septembre 1872, plus de quatre mille personnes se pressent au bourg de Saint-Andelain. Monseigneur Forcade, qui préside la cérémonie, lance devant cette foule : « le doigt de Dieu est là ». Après des heures d’attente, les pèlerins défilent devant la chapelle jusqu’à fort tard dans la soirée.
Le retentissement de cette journée va inciter la paroisse à pérenniser le pèlerinage, et la foule est toujours plus nombreuse. Les offices se tiennent dans la forêt voisine de l’église compte tenu de l’exiguïté de la nef. En 1876, la décision de construire la nef actuelle est prise, puis l’année suivante la chapelle privée de la famille Lafond, côté sud.
Cette chapelle a une histoire particulière, puisque le 21 mai 1878, le pape Léon XIII décide d’octroyer à Saint-Andelain et à l’autel de la chapelle, l’indulgence plénière dite de la Portioncule, du nom de l’oratoire de Saint-François d’Assise. Ce privilège va drainer chaque début du mois d’août de nombreux fidèles dans l’église Saint-Léger.
Le pèlerinage à Notre-Dame de la Salette va se poursuivre près d’un siècle, et sera pour beaucoup dans la notoriété de Saint-Andelain.
Source : Saint-Andelain « Colline Inspirée ». Patrick Coulbois, 2010.
Visites commentées de l’église Saint Léger tous les jeudis à 14h30
Sur réservation auprès de l’office du tourisme Bourgogne Cœur de Loire
03 86 28 11 85 / 03 86 20 64 88
ou auprès du guide 06 12 23 54 07